La coordination européenne pour lutter contre la pandémie de COVID-19

Les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE se sont entretenus à l’occasion d’un Sommet européen extraordinaire le 29 octobre dernier. Alors que la pandémie de COVID-19 ébranle une seconde fois l’Europe, les Chefs d’Etat et de gouvernement souhaitent tirer les leçons de la première vague et notamment mieux coopérer.  Le Sommet virtuel avait donc pour principal objectif de « mieux coordonner leur réponse face à la pandémie ».

Comment ça se concrétise ?

Pour cela, « ils ont décidé de mettre l’accent dans leurs pays respectifs sur les tests et le traçage des malades pour contenir le virus ». Mais aussi « d’anticiper les mesures de coopération qui seront nécessaires lorsque les vaccins seront disponibles ».

Quels sont les points cruciaux qui nécessitent une meilleure coordination ?

Pour ce qui est des frontières au sein de l’UE, on se souvient d’une certaine cacophonie lors de la première vague de COVID-19 avec des fermetures unilatérales de frontières. Là, les dirigeants des 27 pays de l’UE se sont engagés à les maintenir ouvertes ainsi qu’à « assurer le bon fonctionnement du marché unique en garantissant la circulation des marchandises ».  Mais ce n’est pas tout ! La Commission européenne souhaite aussi faciliter les voyages indispensables « en mettant en place un formulaire européen unique ». Ce formulaire de localisation des passagers faciliterait le traçage lors des déplacements. La Commission européenne devrait lancer un projet pilote en novembre pour une utilisation à l’échelle européenne d’ici la fin de l’année.

Quelles sont les autres mesures prises en lien avec la libre circulation ?

Il y a un consensus au niveau européen sur le besoin de dépistage massif et le recours aux tests rapides (même si moins efficaces que les tests PCR). Il s’agit de valider ces tests rapides au niveau européen. Cela permettra de décrire le cadre optimal pour les différents types de tests et ça permettra une reconnaissance mutuelle des résultats des tests dans l’ensemble de l’Union européenne.

Quelles sont les autres mesures prises pour une meilleure coordination ?

Il faut savoir que la Commission européenne mobilisera « 220 millions d’euros pour financer des transferts de patients atteints du Covid-19 d’un pays à l’autre, afin de soulager les hôpitaux surchargés ». C’est donc, on peut le dire, une très bonne nouvelle pour notre région transfrontalière.

Quels sont les pré-requis pour que ça fonctionne ?

Comme l’a indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, il faut pouvoir partager les données précises en temps réel. Et cela passe par la plateforme du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Ce partage des données permettra d’avoir une visibilité sur la situation, d’être en capacité d’agir de manière cohérente et de mieux connaître la situation telle qu’elle est et ainsi de mieux se coordonner. Comme elle a précisé « par exemple, si nous partageons davantage les données sur les capacités disponibles en soins intensifs et sur là où ces capacités font défaut, nous pouvons accroître les soins transfrontaliers et les organiser suffisamment tôt. Ainsi, plus les pays partageront des informations, mieux nous pourrons coordonner notre réaction ».

Y-a-t-il d’autres mesures phares nécessaires ?

Oui, il s’agit aussi de faire en sorte d’améliorer le traçage. Comme a précisé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen « actuellement, 22 États membres ont mis au point une application de traçage ou sont en train de le faire. La Commission a créé un service passerelle européen d’interopérabilité entre les applications des États membres. Trois applications sont aujourd’hui reliées à ce service, tandis que 19 autres le rejoindront au cours du mois de novembre. À l’heure actuelle, nous enregistrons quelque 50 millions de téléchargements par des détenteurs de smartphones. Mais ce n’est pas suffisant. Nous avons donc besoin d’une couverture étendue à toute l’Union européenne. »

Qu’a-t-elle donc demandé aux dirigeants ?

Elle a donc demandé aux dirigeants de chaque pays d’encourager l’adoption massive de l’application par les citoyens, et donc son téléchargement massif par les détenteurs de smartphones. Elle a précisé que les applications devraient être reliées au service passerelle mis en place par la Commission européenne pour qu’elles communiquent toutes ensemble en vue de leur interopérabilité dans toute l’Union européenne.

Quels sont les autres points qui nécessitent une meilleure coordination ?

Cela concerne l’accès à un vaccin et à la vaccination. La première priorité pour la Commission européenne, est de permettre la validation rapide des vaccins, et cela tout en fournissant toutes les garanties de sécurité nécessaires.

Comment cela se passe concrètement ?

L’Agence européenne des médicaments procède à un examen continu des nouveaux vaccins. Les sociétés pharmaceutiques présentent ainsi leurs données probantes au fur et à mesure. Et celles-ci sont analysées à mesure de leur disponibilité par l’Agence, qui n’attend pas l’ensemble du dossier comme cela se fait d’ordinaire — une fois terminés les essais cliniques, on transmet normalement l’ensemble du dossier. Cette fois-ci, un examen continu a lieu pour accélérer la procédure sans prendre de raccourcis.

Quelles sont les autres priorités concernant l’accès à un vaccin et à la vaccination ?

La deuxième priorité est d’assurer une distribution équitable des vaccins aux États membres. Ursula von der Leyen a précisé que « les États membres recevront tous des vaccins en même temps et dans les mêmes conditions, en fonction de l’importance de leur population par rapport à la population totale de l’UE ». Un accord a donc été trouvé sur ce point avec les États membres. Enfin, la troisième priorité c’est de s’assurer que l’infrastructure de vaccination soit prête. Pour cela, elle a demandé à ce que « les gouvernements nationaux de l’UE commencent à soumettre leurs plans nationaux de distribution de vaccins vers la mi-novembre ».

Quelle est la stratégie de vaccination de l’UE ?

Le 17 juin dernier, la Commission européenne avait présenté une stratégie européenne visant à accélérer la mise au point, la production et la mise à disposition de vaccins efficaces et sûrs contre la COVID-19. En échange du droit d’acheter un nombre défini de doses de vaccin dans un délai donné, la Commission finance une partie des investissements initiaux engagés par les producteurs de vaccins, sous la forme de contrats d’achat anticipé. Le financement accordé est considéré comme un acompte sur les vaccins qui seront effectivement achetés par les États membres.

La Commission européenne avait-elle déjà signé des contrats ?

Oui, la Commission avait déjà signé un contrat avec AstraZeneca et Sanofi-GSK et a conclu des entretiens préliminaires avec CureVacBioNTech-Pfizer et Moderna. Elle a également conclu en octobre, un nouveau contrat pour le vaccin candidat de Janssen Pharmaceutica NV qui est déjà en phase III des essais cliniques. Ce nouveau contrat permettra d’acheter 200 millions de doses et les Etats membres auront également la possibilité d’acheter des vaccins pour 200 millions de personnes de plus. Ils pourront aussi décider de donner le vaccin aux pays à revenu faible et intermédiaire ou de le réorienter vers d’autres pays européens.

Enfin, quelles sont les dernières mesures prises par les 27 ?

Il faut aussi que l’UE soit en capacité de partager des informations, mais aussi les expériences et l’analyse. Ursula von der Leyen souhaite lancer une plateforme qui réunirait les spécialistes qui conseillent les différents États membres pour permettre un échange de connaissances scientifiques au plus haut niveau. Comme l’a précisé Ursula von der Leyen, cela permettrait « d’apprendre les uns des autres ce qui fonctionne et nous évitera de faire circuler des messages contradictoires ou confus ».

Copyright image : European Commission 2020


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