On assiste à un tournant historique avec la fin du 4ème mandat de la chancelière allemande Angela Merkel. Après plus de 16 ans au pouvoir, les élections fédérales du 26 septembre 2021 vont déterminer qui sera le/la prochaine chancelière.
Quels sont les résultats de ces élections?
Les sociaux-démocrates arriveraient en tête avec 25,7% des suffrages et devancent d’une courte tête les conservateurs de la CDU-CSU, qui recueillent 24,1% des voix. Les Verts arrivent en troisième position avec 14,8%, suivis par le parti libéral FDP avec 11,5%.
Concrètement, comment élit-on le chef du gouvernement en Allemagne ?
Contrairement à la France, où nous élisons le Président de la République au suffrage universel direct, en Allemagne, ce sont les députés du Bundestag qui élisent le chef du gouvernement.
Quels sont les scénarios possibles ?
Il sera difficile de constituer une majorité en raison de l’émiettement des suffrages. Une coalition devra probablement réunir trois partis. Le SPD pourrait s’allier avec les Verts, arrivés 3ème du scrutin et les libéraux du FDP, un parti de droite. Mais les conservateurs de la CDU pourraient aussi gouverner avec les Verts et le FDP.
Peut-on dire que ce sont de mauvais résultats pour les conservateurs ?
Plutôt, oui. L’union conservatrice CDU-CSU d’Armin Laschet accuse un score historiquement bas de 24,1%, selon les résultats officiels provisoires alors que jamais les conservateurs n’étaient tombés sous le seuil de 30%.
Peut-on pour autant parler de la fin de la stabilité ?
C’est sûr que la page Merkel sera difficile à tourner, pas seulement pour l’Allemagne mais surtout pour ses partenaires européens ! « Mutti » s’en va mais cela ne signifie pas pour autant la fin de la stabilité. Olaf Scholz est tout de même ministre des Finances et vice-chancelier d’Angela Merkel dans le gouvernement sortant et les conservateurs et sociaux-démocrates gouvernent ensemble depuis quatre ans, pas sûr qu’on donc qu’on assiste à la fin de la stabilité en Allemagne.
Pas de coalition sans les Verts ?
C’est en effet ce qui semble se présager, les Verts joueront un rôle clé dans le futur gouvernement de coalition dont la formation s’annonce délicate.
Qu’en est-il de l’extrême droite ?
L’extrême droite accuse un léger recul. Toujours selon les premiers résultats, l’extrême droite de l’AfD, dont l’entrée au Bundestag était une première en 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand, mais recule légèrement (entre 10 et 11% des voix contre 12,6% il y a quatre ans).
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