Retour sur le discours sur l’état de l’Union d’Ursula von der Leyen

La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a livré son premier Discours sur l’Etat de l’Union devant le Parlement européen, ce mercredi 16 septembre. Ce Discours est un évènement annuel instauré par le Traité de Lisbonne. Il a pour vocation de présenter le bilan de l’exécutif européen de l’année passée et de dévoiler les grandes lignes des futures propositions de la Commission européenne pour l’année à venir.

Elle a démarré son discours en rendant hommage aux soignants et insisté sur le rôle de l’Union européenne durant cette pandémie de COVID-19 en précisant « nous avons redécouvert la valeur de ce que nous avons en commun ».

Parmi les principales propositions, elle souhaite notamment renforcer l’Agence européenne contre les maladies et le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies. Un autre objectif est de mettre sur pied une agence européenne dans le secteur du biomédical pour faire face aux urgences transfrontalières. Elle a insisté sur le fait qu’il fallait que l’Europe constitue des stocks stratégiques (notamment pour ce qui est des médicaments et produits pharmaceutiques). Enfin, une autre priorité est d’aborder la question des compétences de l’UE en matière de santé. La Commission européenne organisera d’ailleurs un Sommet mondial de la santé en 2021 en Italie.

Dans son allocution, elle a également précisé que l’Europe se bat contre le dumping social. L’Europe a fait preuve de flexibilité durant cette période, a rendu plus simple les règles en matière d’aides d’Etat pour que les Etats membres puissent apporter une aide aux entreprises. Ce sont 3 000 milliards d’euros d’aides ont ainsi pu leur être versées aux entreprises. La mise en place d’outils communs est à saluer. Elle a néanmoins précisé qu’il y avait un équilibre à trouver entre l’aide à apporter et l’équilibre budgétaire.

Elle a insisté sur la nécessité de retrouver les quatre libertés de circulation au plus vite, en précisant que Schengen devait fonctionner pleinement.

Sur la question climatique, elle a reprécisé les objectifs du Pacte Vert : faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre en émissions de carbone d’ici à 2050. D’ici 2030, l’objectif est de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre (par rapport à 1990). Elle a précisé qu’il fallait revoir le rapport de l’UE à la nature (lutte contre la pollution, mode de consommation…). L’Europe est le plus grand émetteur de bons verts. 30% du plan de relance Next génération EU est d’ailleurs orienté pour le développement durable. Elle a précisé « L’Europe doit être le leader en matière d’économie circulaire qui doit devenir le nouveau projet culturel pour l’UE. »

Sur la question du numérique, les objectifs de l’UE sont nombreux : améliorer les compétences numériques des européens, assurer le droit à la vie privée et la cybersécurité. Elle a déploré que l’Europe ait été trop lente sur la question des données. « Il ne faudrait pas connaître une situation identique concernant les données industrielles » a-t-elle précisé. L’industrie des données est un moteur de création d’emplois. Il faut créer un centre commun des données (énergie, santé…). Il faut un accès sécurisé aux données avec la mise en place d’un cloud européen sur la base de GaiaX.

En termes d’infrastructures numériques, il faut doter l’Europe de toutes les chances. Aujourd’hui, 40% des ruraux n’ont pas accès au Haut Débit, or cet accès est une condition essentielle pour l’emploi et la revitalisation du milieu rural. L’Europe n’a jamais autant investit dans le numérique. 20% du plan de relance Next Generation EU seront investis dans le numérique.

La pandémie de COVID-19 nous rappelle que les Européens sont face à des défis communs qui requièrent de la solidarité. L’Europe a tendu la main. Ce n’est pas Europe first mais il s’agit de répondre les premiers lorsque c’est nécessaire (Liban, Soudan…) pour s’assurer que ces pays ait un accès au vaccin. Les Nations Unies et l’UE ont rassemblé plus de 40 pays pour lever 16 milliards d’euros pour la recherche sur un vaccin pour le monde entier.

Sur les questions internationales, elle a précisé que le partenariat commercial et d’investissement UE-Chine est déséquilibré et insisté sur le fait que l’UE doive parler des violations des droits de l’homme (ouighours). Il faudrait réformer l’UE, passer à un vote à la majorité qualifiée pour agir sur ces sujets. De même, l’UE soutient le peuple de Biélorussie. Elle a également indiqué sur rien ne justifiait les intimidations faites à la Grèce par la Turquie.

Concernant les relations avec le Royaume-Uni, elle a précisé que l’UE ne reviendrait pas sur l’accord de retrait négocié pendant 3 ans avec celui-ci et indiqué qu’il ne pouvait pas ne pas être appliqué.

Concernant les Balkans occidentaux, l’ouverture des négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie est une bonne chose. L’histoire commune avec les Balkans occidentaux signifient qu’ils font partis de l’Europe.

Au sujet de la migration, elle a précisé que c’était un fait en Europe. La crise migratoire a provoqué des blessures profondes. Il faut trouver des compromis. La semaine prochaine, la Commission européenne proposera un nouveau Pacte européen pour l’Asile et la Migration « sauver des vies en mer, ce n’est pas quelque chose qu’on choisit de faire ou non ». Les Etats les plus exposés doivent pouvoir s’appuyer sur la solidarité européenne.

L’UE va créer un poste de coordinateur antiracisme.

Enfin, « les valeurs européennes ne sont pas à vendre » a-t-elle précisé. Nous veillerons à ce que les fonds européens disponibles au titre du budget européen et du plan de relance soient dépensés dans le respect de l’état de droit. Il s’agit d’un point non négociable.

Elle a terminé son discours en précisant « L’Europe sera ce que nous voulons. Cessons de la rabaisser. Et travaillons pour la construire. Pour la rendre forte. Et pour bâtir le monde dans lequel nous voulons vivre.  Vive l’Europe ! ».

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