La France assurera la présidence tournante du Conseil de l’UE pour une période 6 mois à compter de janvier 2022. En quoi consiste cette présidence tournante du Conseil de l’UE ?
La présidence du Conseil de l’UE est assurée à tour de rôle par chaque État membre pour une période de six mois. C’est une présidence de courte durée car elle permet à chaque état membre d’être représenté à un moment à la tête de l’institution.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, ne va donc pas présider l’Union européenne ?
Non, il va présider le Conseil de l’Union européenne. Cet organe, est constitué de 10 conseils différents qui s’occupent chacun d’un sujet (affaire étrangères, éducation, pêche, emploi, environnement…). Il est composé des ministres ou des secrétaires d’Etat qui représentent chacun leur Etat membre dans un conseil. Ces ministres négocient et adoptent les textes législatifs de l’UE, et coordonnent les politiques entre les différents pays.
Quelles seront les priorités françaises pour cette Présidence du Conseil de l’UE ?
Le président de la République, Emmanuel Macron a présenté ses priorités, le jeudi 9 décembre. Il a rappelé qu’il s’agissait d’un moment historique pour la France car cette présidence ne revient que tous les 13 ans. La devise choisit pour cette présidence est « relance, puissance, appartenance ». Un des premiers sujets mis sur la table par Emmanuel Macron est « l’Europe souveraine ». Il souhaite que l’Europe soit davantage autonome et indépendante et ce à plusieurs niveaux. Il souhaite notamment réformer l’espace de libre circulation, l’Espace Schengen en améliorant la protection des frontières et en instaurant un mécanisme de soutien de protection aux frontières en cas de crise. Il a indiqué vouloir travailler avec les pays de transit et de départ notamment les pays d’Afrique, d’harmoniser les règles d’asile au niveau européen et de travailler sur les flux secondaires.
Quels seront ses autres axes de travail ?
Toujours concernant l’Europe souveraine, il a indiqué vouloir une Europe de la défense avec un livre blanc sur la défense (qui rassemblerait l’état des menaces, les ambitions) et consisterait une « boussole stratégique ». Il est en tout cas question de souveraineté stratégique européenne.
A-t-il fait référence à d’autres sujets ?
Oui, il a notamment détaillé son projet de « nouveau modèle européen de croissance » avec l’investissement dans l’emploi notamment dans les secteurs qui créent de la valeur ajoutée et permettent d’avoir une autonomie européenne (secteur de l’hydrogène, des batteries, des semi-conducteurs…). Comme il l’a souligné, c’est la seule façon pour « l’Europe d’exercer une influence dans le monde, de créer des emplois sur le continent européen et de permettre à l’Europe de définir les standards de demain ».
Comment compte-il y parvenir ?
Il souhaite que cette politique industrielle européenne soit respectueuse du climat et contribue ainsi au Pacte Vert pour l’Europe qui vise à faire de l’Europe le premier continent climatiquement neutre en émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Dans ce domaine, il souhaite l’instauration d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (dans le principe, cela signifierait d’éviter des biais de compétitivité en allant acheter des produits sur d’autres marchés mais qui ne seraient pas plus respectueux de l’environnement ou qui auraient un coût environnemental plus élevé).
On sait qu’une des priorités de l’UE c’est aussi la transformation numérique. Quelles sont ses propositions dans ce domaine ?
Il a effectivement proposé d’adopter un premier acte sur le marché numérique qui permettrait de réguler l’économie de ce secteur (taxer les GAFA). Il souhaite l’adoption d’un acte sur les services numériques (avec un régime de responsabilité des plateformes pour lutter notamment contre la haine en ligne, il souhaite rendre les plateformes responsables du contenu qu’elles diffusent).
Les frontières, l’emploi, le numérique, le changement climatiques… Que propose-t-il en ce qui concerne la politique sociale?
Oui, il a notamment précisé vouloir l’aboutissement des discussions sur la directive européenne sur les salaires minimums. Il souhaite aussi des emplois de meilleure qualité et mieux rémunérés et éviter tout dumping social.
Pour conclure, quels sont les derniers sujets abordés ?
Il est revenu sur le concept d’une « Europe à taille humaine » qui s’appui sur des valeurs communes et une unité européenne. Il a évoqué plusieurs projets dans le champ de la culture et de l’éducation. Il souhaite notamment que l’Europe soit plus présente dans les écoles et les universités pour pouvoir défendre et débattre du projet européen au-delà de l’entre-soi. Il a indiqué que la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui est en cours se terminerait en mai 2022. Enfin il a indiqué que 2022 serait l’année européenne de la jeunesse et qu’il allait étudier la proposition de l’association des « Jeunes européens » de créer un service civique européen pour les jeunes de moins de 25 ans.
Pour revoir l’allocution du Président de la République, RDV sur le site de l’Elysée
Pour plus d’informations sur la présidence tournante du Conseil de l’UE, RDV sur leur site officiel