La «Global Gateway» est une nouvelle stratégie européenne qui vise à développer des liens intelligents, propres et sûrs dans les domaines du numérique, de l’énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d’éducation et de recherche dans le monde entier. Cette stratégie est conforme à l’engagement pris en juin 2021 par les dirigeants du G7 de mettre en place un partenariat pour les infrastructures axé sur les valeurs, assorti de normes élevées et transparent pour répondre aux besoins en infrastructures au niveau mondial.
Peut-on parler d’aide à l’investissement dans les pays tiers ?
Oui, tout à fait. On pourrait le qualifier de nouvelle boussole pour la politique étrangère de l’UE.
L’UE va investir massivement dans le développement des infrastructures dans le monde entier. Entre 2021 et 2027, L’Équipe Europe, c’est-à-dire les institutions européennes et les États membres de l’UE, ont prévu de mobiliser jusqu’à 300 milliards d’euros d’investissements dans:
- le numérique;
- le climat et l’énergie;
- les transports;
- la santé;
- l’éducation et la recherche.
La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen précise ainsi cette stratégie : « Nous soutiendrons les investissements intelligents dans des infrastructures de qualité, qui respectent les normes sociales et environnementales les plus élevées, conformément aux valeurs et aux normes de l’UE. La stratégie «Global Gateway» offre un modèle de la manière dont l’Europe peut établir des liens plus résilients avec le monde.»
Quels sont les principes sur lesquels sont basés cette stratégie ?
Les partenariats de la stratégie «Global Gateway» sont fondés sur six principes:
- des valeurs démocratiques et normes élevées
- une bonne gouvernance et transparence
- des partenariats égaux
- vert et propre
- catalyser les investissements du secteur privé
Dans quel contexte s’inscrit cette stratégie?
Ursula von der Leyen a assisté à l’Assemblée générale des Nations unies qui s’est tenue cette semaine à New York et où les différentes parties prenantes ont pris un certain nombre d’engagements pour faire face à la crise alimentaire actuelle, aggravée par la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, à répondre à l’urgence climatique et à améliorer la santé mondiale. Dans son intervention, elle a réaffirmé la volonté de l’Union européenne d’aider ses partenaires les plus vulnérables à faire face aux conséquences socio-économiques des actes illégaux perpétrés par la Russie et de stimuler les investissements durables dans le cadre de la stratégie «Global Gateway».
Quels engagements a-t-elle pris au nom de l’UE ?
La présidente Ursula von der Leyen a pris un engagement à hauteur de 715 millions d’euros en faveur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ce qui porte la contribution totale de l’Équipe Europe (l’Union et ses États membres) à plus de 4,3 milliards d’euros. En seulement vingt ans, le partenariat du Fonds mondial a permis de sauver 50 millions de vies et de réduire de plus de la moitié le nombre de décès dus à ces trois maladies. Pourtant encore aujourd’hui, presque chaque minute, un enfant meurt du paludisme dans le monde. En 2023-2025, le Fonds mondial vise donc à sauver 20 millions de vies supplémentaires, à éviter plus de 450 millions d’infections, à réduire de 64 % le taux de mortalité due au VIH, à la tuberculose et au paludisme et à construire un monde plus sain et plus équitable, notamment grâce à des investissements destinés à renforcer les systèmes de santé.
Elle a également annoncé l’octroi de 600 millions d’euros de fonds supplémentaires pour faire face à la crise mondiale de la sécurité alimentaire dans les pays partenaires d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique les plus vulnérables. Cela porte le montant total estimé de l’aide de l’Union en faveur de la sécurité alimentaire mondiale et des systèmes alimentaires mondiaux à plus de 7,7 milliards d’euros jusqu’en 2024.
Pour soutenir la santé et les droits en matière de sexualité et de procréation — ainsi que les droits des femmes — au niveau mondial, elle a aussi annoncé une nouvelle contribution de 45 millions d’euros sur six ans . Ce programme devrait couvrir 54 pays présentant un taux élevé de mortalité maternelle et des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. Cette contribution contribuera à sauver et à améliorer des vies en mettant des moyens contraceptifs modernes et des médicaments vitaux pour la santé maternelle à la disposition des femmes et des adolescentes qui en ont le plus besoin.
Enfin, Ursula von der Leyen a également annoncé que le doublement du financement de la Commission en faveur de la biodiversité mondiale se traduirait par 7 milliards d’euros l’investissements pour protéger la biodiversité dans le monde. L’Union européenne et ses États membres ont commencé à honorer cet engagement sur le terrain. Par exemple, grâce au projet «Reverdir l’Afrique», l’Union soutient la restauration des terres sur un million d’hectares, au bénéfice de 500 000 ménages au Mali, au Niger, au Sénégal, au Ghana, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Rwanda. La Commission devrait également signer ses premiers partenariats forestiers avec l’Ouganda, la Zambie, le Congo, la Mongolie et la Guyane cette année pour aider ces pays à gérer, protéger et restaurer durablement leurs forêts au profit de leur population et de leur développement à long terme.
Pour plus d’informations:
Stratégie européenne global gateway
Crédits photo: Union européenne 2021