Chaque année au mois de septembre, la présidente de la Commission européenne prononce son discours sur l’état de l’Union, un événement annuel qui permet de faire un point sur les réalisations effectuées et doit donner le ton pour les mois à venir.
Dans son discours, prononcé devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a défendu, mercredi 13 septembre, un Pacte vert « juste et équitable » face aux réticences qu’il suscite, et appelé à préparer l’élargissement de l’Union européenne sans attendre de modifier les traités.
Un dernier discours pour la présidente
Ursula von der Leyen a tenu à rappeler avoir traduit plus de 90 % » des orientations présentées à son arrivée. Mais dans un contraste saisissant avec l’an dernier, l’Ukraine n’était pas le thème central de son discours délivré en jonglant entre anglais, français et allemand. Elle a néanmoins a salué les « grandes avancées » réalisées par Kiev sur la voie de son adhésion à l’UE, et réaffirmé le soutien des Européens « aussi longtemps que nécessaire » face à l’offensive russe. Sur ce thème, elle a annoncé que la Commission proposerait l’extension de la protection temporaire de l’UE aux Ukrainiens et 50 milliards d’euros supplémentaires sur quatre ans pour l’investissement et les réformes. « Notre soutien à l’Ukraine continuera. »
L’écologie au cœur du discours
Preuve de sa volonté de donner des gages à l’industrie européenne, Ursula von der Leyen a souligné que la transition verte devait se faire dans le cadre d’une concurrence équitable. Elle a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques pour défendre l’industrie européenne face à des « prix artificiellement bas ».
Les législations environnementales suscitent des crispations croissantes de certains États membres et des eurodéputés de son propre camp, le PPE (droite), qui appellent à une « pause » réglementaire et dénoncent volontiers le « fardeau » administratif pour entreprises et agriculteurs. Ursula von der Leyen a annoncé sa volonté de « garder le cap » et « rester ambitieux ». Mais aussi de « garantir une transition juste et équitable » avec « la promesse solennelle de ne laisser personne de côté », promettant des « dialogues » avec les industriels et « moins de polarisation » avec les agriculteurs.
De même, face aux « difficultés sans équivalent » des énergies éoliennes, la dirigeante prévoit d’ »accélérer encore davantage la délivrance des permis » – déjà facilités dans la loi en voie d’adoption sur les renouvelables.
La question de l’élargissement aussi évoquée
Bruxelles doit présenter à l’automne ses recommandations sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie. Cinq pays des Balkans occidentaux sont aussi candidats à l’adhésion, et pour certains en négociation avec l’UE depuis une décennie. « Je crois que le prochain élargissement doit être le catalyseur pour des progrès », affirme Ursula von der Leyen, qui pousse pour une réforme institutionnelle de l’UE. Elle explique être convaincue que l’UE peut fonctionner à plus de 30 Etats membres. Elle se dit en faveur de la modification des traités, mais affirme qu’il « ne faut pas attendre » pour parler d’élargissement de l’union.
Concernant l’inflation
Ursula von der Leyen a reconnu que le retour à l’objectif d’une inflation à 2 % dans la zone euro « prendra du temps », voyant dans « la persistance d’une inflation forte » un « grand défi économique » pour le continent.
« Christine Lagarde et la Banque centrale européenne [BCE] travaillent sans relâche pour juguler l’inflation » a salué la présidente de la Commission, à la veille d’une décision attendue sur un maintien ou une nouvelle hausse des taux d’intérêt de l’institution monétaire. Le taux d’inflation annuel dans les vingt pays de la zone euro s’élevait à 5,3 % en août, après avoir atteint 10,6 % en octobre 2022.
Les nouvelles technologies
En ce qui concerne l’intelligence artificielle, Ursula von der Leyen a déclaré que l’IA allait contribuer à améliorer les soins de santé, soutenir la productivité et contribuer à la lutte contre le changement climatique. « La priorité numéro un de la Commission est de veiller à ce que l’IA se développe en restant centrée sur l’humain, de manière transparente et responsable ».